À mes tous débuts professionnels, j’ai eu la chance d’avoir Adrien Bigras comme mentor. Sans contredit le plus grand joueur de golf de l’histoire du Québec. M. Bigras a gagné plus de 100 tournois professionnels au cours de sa carrière.

Ce fut un privilège de pouvoir le côtoyer à ce moment dans ma carrière et de jouer des rondes de golf avec lui.

Je me rappellerai toujours de la première fois que je l’ai rencontré. J’étais affilié au Club de golf Rosemère à cette époque et le Club avait organisé un tournoi pour célébrer une date importante. 

J’étais jumelé à 3 autres professionnels qui avaient aussi été jadis affilié au Club de golf Rosemère. Un de ces pros était M. Bigras. 

Nous jouions tous les uns contre les autres en formule par trou (match play). Pour ceux d’entre vous qui connaissez la formule utilisée dans les interclubs, c’était ce format.

C’était lors de mes meilleures années au golf et en toute honnêteté, ce n’était pas vraiment un combat équitable. 

M. Bigras, quant à lui, était dans la fin soixantaine à ce moment-là mais sa fougue et sa passion pour le golf étaient encore bien vivantes. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus frappé lors de cette première rencontre.

Bien que ses meilleures années étaient derrière lui, il cherchait par tous les moyens à s’améliorer encore. C’était vraiment inspirant. Il était très concentré pendant le match et il refusait catégoriquement de s’avouer vaincu. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un possédant un aussi grand désir de gagner. 

Bien que j’aie fini par gagner le tournoi, la façon de jouer de M. Bigras m’a marqué à tout jamais. J’ai eu l’opportunité de jouer quelques autres fois avec lui pendant les années qui suivirent et son attitude face à son jeu resta toujours la même. Malgré qu’il avançait en âge, il s’affairait toujours à travailler sur de petits détails pour tenter d’améliorer son jeu.

C’est à ce moment que j’ai vraiment pris conscience de la beauté du golf. Quel autre sport permet à une personne de 70 ans de compétitionner avec une personne de 25 ou 30 ans?! Y a-t-il un autre sport où il est permis de croire que l’on peut encore s’améliorer même à un âge plus avancé?

Le golf est vraiment le sport d’une vie. Il est vrai qu’il est plus facile d’atteindre un très haut niveau lorsqu’on commence jeune mais le golf est l’un des seuls sports où l’on peut toujours progresser et espérer s’améliorer peu importe son âge. 

M. Bigras en était un bel exemple. Bien que je n’aie jamais eu la chance de rencontrer Arnold Palmer, apparemment qu’il avait la même attitude. Même après avoir pris sa retraite d’une carrière phénoménale, il cherchait toujours à améliorer son jeu même s’il ne jouait désormais que pour le plaisir à son Club en Floride. 

Peu importe à quel stade de votre carrière vous en êtes rendu, il y a toujours moyen de s’améliorer. Il suffit de garder une attitude optimiste et de travailler sur les bons éléments. C’est l’avantage que nous avons en ayant choisi le golf comme notre sport de prédilection. Nous pouvons toujours garder espoir que nos meilleurs jours soient devant nous!

Marc-André Roy

Instructeur Golf21